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qui, n’ayant que la force d’arrêter les mouches, sont rompues par les oiseaux. Pour moi, je comparerois les bonnes loix à ces grands filets dans lesquels les poissons sont pris, mais se croyent libres, et les mauvaises à ces filets dans lesquels ils sont 5 si serrés que d’abord ils se sentent pris1.

t. II. 41

1799 (1420. II, f° 204 v°). — Quand on veut gouverner les hommes, il ne faut pas les chasser devant soi ; il faut les faire suivre.

1800(597. I,f°446v°). — Dans une monarchie bien 1o réglée, les sujets sont comme des poissons dans un grand filet : ils se croyent libres, et pourtant ils sont pris.

1801* (828.I, p. 533). — Les hommes qui jouissent du gouvernement dont j’ai parlé sont comme les 15 poissons qui nagent dans la mer sans contrainte. Ceux qui vivent dans une monarchie ou aristocratie sage et modérée semblent être dans de grands filets, dans lesquels ils sont pris, mais se croyent libres. Mais ceux qui vivent dans les États purement despo- 1o tiques sont dans des filets si serrés que d’abord ils se sentent pris.

1802(32.I, p. 35). — Le seul avantage qu’un peuple libre ait sur un autre, c’est la sécurité où chacun est que le caprice d’un seul ne lui ôtera point ses biens 25