comme, lorsqu’un Étal est dans le trouble et la confusion, on n’imagine pas comment il peut en sortir, de même, lorsqu’il est en paix, et que l’on respecte sa puissance, il ne vient point dans l’esprit comment cela peut changer. Il néglige donc nécessairement la 5 milice, dont il croit n’avoir rien à espérer et beaucoup à craindre ; il cherche même à l’affaiblir, et, par là, devient la proye du premier accident*.
1779 (749. I, p. 4Q3). — Nous ne sommes point dans ces climats chauds où les hommes et les ani- ’° maux, presque sans besoins, traversent des pays infinis et laissent une monarchie pour en aller attaquer une autre. Nos conquêtes sont longues, et, avant qu’elles ne soyent achevées, il y a toujours une certaine réaction qui remet le conquérant dans l’état ’5 d’où il étoit sorti.
1780 (318.I, p. 333). — Un prince croit qu’il sera plus grand par la ruine d’un Ltat voisin1. Au contraire ! Les choses sont telles en Europe que tous les États dépendent les uns des autres. La France a 2o besoin de l’opulence de la Pologne et de la Moscovie, comme la Guyenne a besoin de la Bretagne et la Bretagne, de l’Anjou. L’Europe est un État composé de plusieurs provinces.
1781 (689. I, p. 472). — Lorsqu’on a pour voisin ih un État qui est dans sa décadence, on doit bien se
1. J’ai mis cela dans le Journal.