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813 (976. II, f° 27 v°). — Je vois des gens qui s’effarouchent à la moindre digression, et, moi, je crois que ceux qui savent en faire sont comme les hommes qui ont de grands bras, et qui atteignent plus loin. 5

814* (1950. III, f° 256 v°). — Un auteur qui écrit beaucoup se considère comme un géant et regarde ceux qui écrivent peu comme des pygmées : il juge qu’un homme qui n’a fait qu’une centaine de pages de bon sens est un homme commun, qui a 1o fait en toute sa vie l’ouvrage d’un jour.

815 (846. I, p. 540). — J’approuve le goût de la nation angloise pour les petits ouvrages. Comme on y pense beaucoup, on trouve d’abord qu’on a tout dit. Les nations où l’on ne pense guère, après 0 avoir parlé, sentent leur indigence, et qu’il y a encore quelque chose à dire.

816 (1212. II, f° 93 v°). — Je disois : « Il n’y a que les ouvrages communs qui ennuyent ; les mauvais, on ne les compte pas. > 2o

IV. GENRES LITTERAIRES.

817 (18. I, p. 11). — On cherche les auteurs des anciennes fables. Ce sont les nourrices des premiers temps et les vieillards qui amusoient leurs petits