Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/329

Cette page n’a pas encore été corrigée

obéissance y règne (sic), on ne peut imaginer comment elle peut cesser. Un pareil gouvernement néglige donc nécessairement la milice et les troupes, parce qu’il croit n’avoir rien à espérer, ni rien à craindre des ennemis. Elle (sic) ne peut être que 5 contre l’État. Ainsi le Prince cherche plutôt à l’affoiblir. Il est donc la proye du premier accident.

1771 (647. I, f° 457 v°). — L’invention de la monnoye a beaucoup contribué à faire de grands empires. Aussi tous ceux où il n’y a point de monnoye sont 1o sauvages : car le Prince ne peut pas assez surpasser les autres en richesses pour se faire obéir, ni acheter assez de gens pour accabler tous les autres. Chacun

a peu de besoins et les satisfait aisément et également. L’égalité est donc forcée. Aussi les chefs des 15 Sauvages et des Tartares ne ^sont-ils jamais despotiques.

1772 (go 1. II, f° 11 v°). — L’empire de la mer a toujours donné aux peuples qui l’ont possédé une fierté naturelle, parce que [ils] se sentent capables 2o d’insulter partout. Ils croyent que leur pouvoir n’a pas plus de bornes que l’Océan 1.

1773(281. I, p. 3o6). — Il est impossible qu’une nation fondée sur l’industrie ne tombe de temps en temps - : car la prospérité même qu’on y a eue nuit « pour la suite et produit le déclin. Ainsi un commerce

1. Mis.

2. Mis dans la Monarchie universelle.