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1762(9-I’ P- 5)- — Cet art de la politique rend-il nos histoires plus belles que celles des Romains et des Grecs ?

1763 (10.I, p. 5). — Il y a peu de faits dans le 5 Monde qui ne dépendent de tant de circonstances

qu’il faudroit l’éternité du Monde pour qu’elles (sic) arrivassent une seconde fois.

1764 (843. I, p. 539). — Les politiques ont beau étudier leur Tacite : ils n’y trouveront que des

1o réflexions subtiles sur des faits qui auroient besoin de l’éternité du Monde pour revenir dans les mêmes circonstances.

1765* (20.I, p. 14).— Que le hasard est impérieux ! Et que les vues des politiques sont courtes ! — Qui

15 auroit dit aux Huguenots, lorsqu’ils virent Henry IV sur les degrés du trône, qu’ils étoient perdus ? Qui auroit dit à Charlemagne, lorsqu’il éleva la puissance des Papes contre celle des Empereurs grecs, les seuls ennemis qu’il eût à craindre, qu’il alloit humi

2o lier tous ses successeurs ?

1766(364.I, p. 354). — Il faut changer de maximes d’État tous les vingt ans, parce que le Monde change. Les ducs de Toscane, qui avoient joué un grand rôle, par le crédit qu’ils avoient à Rome du i5 temps de Henri IV, où Rome étoit le centre de tout (ce qu’ils pouvoient aisément faire ayant toujours un cardinal de leur maison protecteur de quelque