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la puissance de l’Angleterre s’est extraordinairement augmentée : car il falloit auparavant que le gouvernement envoyât de l’argent pour faire passer ce qu’on vouloit dans le Parlement, et on (sic) ne revenoit (sic) rien ou presque rien en Angleterre. 5 Aujourd’hui, l’Écosse, qui ne devoit rien, est entrée en part des dettes de la Nation : elle paye à proportion. Tout le monde sort du royaume pour aller en Angleterre : les gens riches, les cadets des maisons ; plus de Parlement à Édimbourg. Les tributs 1o enlèvent tout l’argent.

Il est vrai que l’Ecosse s’est cultivée et s’est attachée au commerce. Les paysans ont quitté les armes pour travailler. Ainsi elle ne s’est pas appauvrie ; au contraire, s’est enrichie malgré les désavantages 15 susdits.

1671 (528.I, p. 424). — Il n’est pas étonnant que Londres s’augmente : elle est capitale des trois royaumes et de tous les établissements des Anglois aux deux Indes. 1o

1672* (151. I, p. 131).— Les Anglois ont la commodité de faire courir toutes sortes de libelles par le moyen de leur poste à pied’. La Reine témoigna au Parlement de 1713 qu’elle désireroit qu’on établît une loi pour réprimer la fureur des libelles. Le Par- 25 lement le refusa, et un membre dit que cela rendroit le Gouvernement trop puissant.

1. C’est pour cela qu’on n’a pas voulu l’établir à Paris.