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sous Philippe-Auguste, nous perdîmes les Chartres de la Couronne et les registres qui contenoient le service que devoit chaque seigneurie ; de sorte que nous savons ce que chaque ville grecque payoit, pour chaque seigneurie, au Conseil des Am- 5 phictions, et nous ne savons pas ce que chaque seigneurie payoit ou donnoit de gens de guerre à la Couronne.

1. Mais Louis-le-Jeune y lut forcé : jamais les sujets d’Aliénor ne lui auroient obéi.

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1600* (191. I, p. 190). — La Pucelle d’Orléans.— Les Anglois la prirent pour sorcière ; les François, 1o pour prophétesse et envoyée de Dieu. Elle n’étoit ni l’une, ni l’autre. Voyez le même Journal, où on paroît porté à croire que c’étoit une fourberie, et voyez les raisons historiques qu’on en dit. Dans un fait de cette nature, pour peu que l’histoire se prête 15 à une pareille explication, on doit l’embrasser, parce que la raison et la philosophie nous apprennent à nous défier d’une chose qui les choque si fort, l’une et l’autre. Le préjugé des sorciers n’est plus, et celui des inspirés ne subsiste guère1. 2o

Si l’histoire de la Pucelle est une fable, que peuton dire de tous les miracles que toutes les monarchies s’attribuent, comme si Dieu gouvernoit un royaume avec une providence particulière de celle avec laquelle il gouverne ses voisins. i5

1601 (225. I, p. 245), — On a si fort loué l’action de Regulus que l’on ne sauroit guère louer celle