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toujours quelque chose aux ouvrages qu’on nous a donnés sur l’histoire de France. Peut-être peut-on dire de la plupart des auteurs qui en ont écrit, que les uns avoient trop d’érudition pour avoir assez de génie, et que les autres avoient trop de génie pour 5 avoir assez d’érudition.

1585 (1 171. II, f° 81 vo). — Je trouve dans Tacite, De Moribus Germanorum, la raison bien naturelle de la grande autorité que les évêques prirent chez les Francs convertis au Christianisme’. Cela étoit 1o dans leurs anciennes mœurs. iReges ex nobilitate, duces ex virtute sumunt ; nec Regibus infinita aut

libera potestas Ceterum neque animadvertere,

neque vincire, neque verberare quidem, nisi sacerdotibus est permissum ; non quasi in pœnam, nec 0 Ducis jussu, sed velut Deo imperante, quem adesse bellatoribus credunt. »

Le même Tacite nous fait voir l’origine de notre coutume d’être toujours armés : « Nihil... neque publicœ neque privatœ rei, nisi armati agentes. » *«

De même, la coutume de se louer à la guerre : « Si civitas in qua orti sunt longa pace et otio torpeat, plerique nobilium adolescentium petunt ultro eas nationes quœ tum bellum aliquod gerunt. »

1586 (1172. II, f° 81 v°). — De ce que Tacite dit des 23 Germains : « Omnibus iis idem habitus, > cela prouve qu’ils n’avoient point été vaincus, et qu’ils n’avoient

1. Mis dans les Loix.