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1566 (Sp., f°473vo).— Horrible faute du roi Victor de n’avoir pas pris le marquisat de Finale, que l’Empereur lui offroit pour ses prétentions sur le Vigevano. Il n’eut ni le Vigevano, ni le marquisat de Finale. Par 5 là, il auroit eu une communication du Piémont à la Mer, qu’il n’a pas. Oneille n’est rien et est détaché du Piémont. Nice est de l’autre côté des Alpes. Ce prince, dans la guerre passée, perdit cinq places, qu’on lui démolit : Nice, Montmélian, Verceil, Ivrée 10 et Verrue. Tous les ducs de Savoye y avoient travaillé. Mais il a été bien dédommagé.

1567(355. I, p. 345). — La vraye puissance d’un prince ne consiste que dans la difficulté qu’il y a à l’attaquer. Ainsi il s’en faut bien qu’un duc de Savoye 13 soit aussi puissant avec la Sardaigne que sans la Sardaigne ; parce qu’on peut d’abord le prendre par ce côté foible, et que, s’il le fortifie, ou pendant la paix, ou pendant la guerre, il affoiblit ses états.

1568(313.I, p. 331).— *Le duc de Savoye auroit un 2o intérêt très grand d’échanger sa Sardaigne contre la Rivière du Ponant de l’État de Gênes. Les Génois aussi. Ils mettroient le centre de leur puissance à Bonifacio, qui est à la pointe de l’île de Corse, qui touche presque la Sardaigne, et formeroient là une i5 grande puissance maritime.

’Primo, il est de l’intérêt du roi de Sardaigne de ne point partager ses forces, et plus il peut être attaqué par grand nombre d’endroits, plus il est foible.