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1488 (433. I, p. 385). — C’est une chose étonnante que toutes les histoires de l’Orient sentent toujours la servitude. Le vieux empereur de la Chine s’étant enivré, celui avec qui il s’étoit enivré se fit prendre et supposa que, dans l’ivresse, le Roi l’avoit condamné 5 à mort ; ce qui fit qu’il (sic) ne s’enivra plus.

1489* (234.I, p. 251). — Ce que j’ai dit de la dépopulation de l’Univers demande quelque modification à l’égard de la Chine, qui semble être dans un cas particulier1. 1o

Il faut que la constitution du climat de ce pays favorise la génération ; à quoi on peut ajouter l’abondance générale de toutes les choses nécessaires à la vie, l’impuissance où sont les Chinois d’avoir la guerre avec leurs voisins, excepté les Tartares : leur 15 pays étant entièrement séparé des autres. Ce pays ne doit pas être si peuplé à présent que le disent les anciennes relations, à cause des guerres des Tartares et de l’introduction de la secte de Foë, etc.

La merveille de la durée de l’empire chinois s’éva- 2o nouit lorsqu’on en approche de près. Ce n’est pas plus le même empire, que celui de Perse est le même que celui de Cyrus, et que le gouvernement d’Europe est le même que du temps de César. La

1. La population de la Chine : 1° Il n’y a point d’eunuques, comme dans le reste de l’Asie ; 2o Les Chinois peuplent par religion, afin de donner aux ancêtres des gens qui leur puissent rendre un culte. — Voyez ce que j’ai recueilli de M. Fouquet sur la Chine.

Riz, cause de la population de la Chine et des autres pays où il en vient.