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sains : ainsi le territoire de Rome devenu très malsain ; l’Égypte devenue très malsaine. Apparemment que les grands ouvrages des hommes, et qui s’enfoncent sous la terre, les canaux, caves, souterrains, 5 reçoivent les eaux, qui y croupissent. Le pays se détruit peu à peu, et la destruction augmente par la négligence à entretenir les anciens canaux. Ainsi l’Égypte a-t-elle la peste toutes les années.

1472(429. I, p. 384). — Il me semble que les lieux 1o qui ont été très peuplés autrefois et ne le sont plus, comme la Campagne de Rome et le Royaume de Naples, l’Égypte, sont devenus malsains : l’intempérie, dans l’un (sic) ; la peste, dans l’autre.

1473(731. I, p. 488). — Les Anciens devoient avoir 15 un plus grand attachement pour leur patrie que nous : car ils étoient toujours ensevelis avec leur patrie. Leur ville étoit-elle prise ? Ils étoient faits esclaves ou tués. Nous, nous ne faisons que changer de prince.

1474* (1568. II, f°453 v°). — Comme on faisoit un 3o grand butin dans la prise des villes, il arrivoit souvent que les gens d’une ville qui se sentoit prise se brûloient avec toutes leurs richesses, leurs femmes, leurs enfants, afin que le vainqueur n’eût rien qui pût lui marquer sa victoire, et qu’il n’eût que 25 ses pertes, sans aucun profit.

A Numance, dit Orose, « unum Numantinum vietoris catena non tenuit ; unde triumphum dederit Roma non vidit ».