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Spicilège, il y a une lettre du Grand-Visir au prince Eugène, sur les affaires de Pologne ; dans laquelle, parlant du feu roi Auguste II, il met : « .... Or leur roi, surnommé Nal-Kyran, étant décédé il y a déjà longtemps. » Sur quoi, je dis qu’on aille chercher b les vrais noms des roix de Babylone et d’Assyrie ; puisque, chez les Turcs, le roi Auguste, leur voisin, s’appelle Nal-Kyran.

On voit, dans cette lettre, un caractère d’une grande bonté et douceur. 1o

1445 (13o8. II, f° 178). — Quand on veut chercher quelque chose dans l’Antiquité, il faut prendre garde que les choses qui sont citées en preuve par les auteurs ne doivent pas toujours être prises pour exactement vrayes ; parce que le besoin qu’on en a eu 15 peut faire que l’auteur leur a donné une plus grande extension qu’elles n’ont réellement.

1446 (2102. III, f° 348 v°). — Sur une nouvelle qui paroissoit si bien apprêtée qu’elle paroissoit avoir été faite dans le cabinet : «Il en [est] comme des »o perles, qui sont fausses lorsqu’elles sont trop belles. »

1447 (409. I, p. 373). — Le vrai n’est pas toujours vraisemblable. En voici un exemple. Lorsque Denysle-Tyran, Phalaris et Caligula exerçoient toutes leurs barbaries, on pensoit d’abord que ces gens-là 25 croyoient faire mal, et l’on passeroit pour extravagant si l’on disoit aujourd’hui qu’ils croyoient faire bien. Mais que dira-t-on quelque jour d’un