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dans les pays froids, et on y a meilleur appétit que dans les pays chauds.

1417 (1588. II, f° 455 v°).— A Paris, on passe sa vie avec des goûts. Dans les pays étrangers, il faut des passions, disoit M. Lomillini. 5

1418(2173. III, f° 361).—Je disois à des gens qui disoient qu’à Paris seul il y avoit des gens aimables : « Qu’appelez-vous des gens aimables ? Il y a cent mille choses à faire avant de penser à être aimable. » 1o

1419 (2099. III, f° 348 v°). — Dans la province, Paris, un pôle boréal pour vous attirer ; l’Intendant, un pôle austral pour vous chasser.

1420* (767. I, p. 5o2). — Anglois.— Si l’on me demande quels préjugés ils ont, en vérité, je ne 15 saurois dire lequel : ni la guerre, ni la naissance, ni les dignités, ni les hommes à bonne fortune, ni le délire de la faveur des ministres. Ils veulent que les hommes soyent hommes. Ils ont fait cas du duc de Marlborough, de lord Cobham, du duc d’Argyle, 2o parce qu’ils sont des hommes. Ils n’estiment que deux choses : les richesses et le mérite personnel.

Ils ont plus d’orgueil que de vanité ; une nation voisine a plus de vanité que d’orgueil.

Là, lorsqu’un étranger est reçu sur le pied de 23 citoyen, il est beaucoup mieux. Personne ne se méfie de lui, parce qu’il n’a d’intérêt mêlé avec personne.