Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/188

Cette page n’a pas encore été corrigée


1389*(12o/). II, f5137). — Cet esprit belliqueux que le climat donnoit autrefois au peuple de Rome est, par les causes morales, borné au goût qu’il a aujourd’hui pour les combats qu’il voit sur les théâtres ; et 5 ce climat qui rendoit autrefois le peuple d’Athènes si turbulent ne sert plus qu’à nous montrer des esclaves peut-être un peu moins stupides. La nature agit toujours ; mais elle est accablée par les mœurs.

1390 (2141. III, f°351 v°). — Les Vénitiens sont 1o insociables. Quand vous allez les voir, vous ne savez

si vous entrez par la porte ou par la fenêtre, si vous y faites du plaisir ou de la peine. Là, la débauche s’appelle liberté.

1391 (915. II, f° 13 v°).— François. — Leur ca13 ractère : chez les anciens Gaulois, ils alloient sur les

grands chemins apprendre des nouvelles. Railleurs : quand les ambassadeurs romains vinrent pour leur inspirer de s’opposer à Annibal, leurs jeunes gens éclatèrent de rire. Voyez l’Histoire d’Anne Comnène.

2o 1392(347.I, p. 343).— Il n’y a que les conquêtes que nous avons faites de proche en proche qui nous soyent restées. Mais nous avons toujours été malheureux dans les entreprises éloignées. On peut difficilement compter combien de fois nous avons conquis

23 et perdu le Milanois, le Royaume de Naples et autres états d’Italie. Nous sommes difficiles à vaincre sur nos frontières ; mais cavendum a nimia ambitione. Il nous est impossible de quitter notre patrie pour