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bruit que cent hommes sages. Je me souviendrai toujours d’un beau mot dit par un Anglois’, lors de la longue dispute dans le Parlement d’Angleterre, sous Charles Ier : savoir, s’il falloit abolir les évê

5 ques, ou non. Ceux qui défendoient l’Église étoient des gens sages et modérés, qui quittoient lorsque l’heure du dîner venoit, et les autres restoient toujours. Un homme dit que ceux qui aimoient les évêques les aimoient moins que leur dîner, et que

1o ceux qui les haïssoient les haïssoient plus que le Diable.

1234 (904. II, f° 11 v°). — Il semble que la timidité est jointe à l’avarice : ainsi les vieillards, les eunuques, les femmes ; tout cela vient de foiblesse d’âme.

15 1235 (949. II, f° 21). — Tous les gens timides menacent volontiers. C’est qu’ils sentent que les menaces feroient sur eux-mêmes une grande impression.

1236 (1219 : II, f° 95). — Je disois : « Je n’estime IO pas les hommes parce qu’ils n’ont pas de défauts, mais parce qu’ils se sont corrigés des défauts qu’ils avoient. >

1237(1197. II, f° 91 v°). — Il ne faut jamais faire de chose qui puisse tourmenter votre esprit dans le i5 moment de sa foiblesse.

1. Je crois que c’était milord Falkland.