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sans fraude ; le quatrième, la jeunesse qu’on passe avec des amis.»

On n’y parle point de l’esprit, qui est un attribut principal de nos temps modernes.

5 1172(g87. II, fo 28 vo). — Jamais l’Académie ne tombera : tandis qu’il y aura des sots, il y aura aussi des beaux-esprits.

1173(141o. II, f° 2o3 v°). —Je disois de La Popelinière : «Il y a des gens qui sont sots parce qu’ils 1o veulent avoir trop d’esprit. Celui-ci n’auroit pas d’esprit, s’il ne croyoit en avoir beaucoup.»

1174 (1081. II, f° 67). — Les gens d’esprit sont gouvernés par des valets, et les sots, par des gens d’esprit.

1b 1175 (1376. II, f° 197). — Sur l’esprit de saillies : si l’on alloit recueillir les saillies des Petites-Maisons, on en trouveroit beaucoup.

1176 (1426. II, f° 2o5 v°). — J’ai souvent remarqué que, pour que des enfants ayent beaucoup d’esprit,

2o il faut une mère un peu folle, et qui ait de l’esprit, et un père pesant, ou le contraire : la mère des Corneille et leur père, qui n’étoit qu’un bon homme, qui écrivoit de sa main les pièces imprimées de son fils ; le père de Fontenelle, dont la mère étoit des

2b Corneilles ; le maréchal de Brancas, assez lourd et sa femme, très folle, mère de M. de Forcalquier.