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ne demanda-t-il pas un shelling qu’il avoit gagné, pour payer (disoit-il) ses porteurs, et s’en alla à pied. Pultney en étoit témoin. A la fin, il se plaignait de son avarice même. >

1122* (1401. II, f° 202 v°). — Feu M. le duc d’Antin 5 n’avoit jamais mis à aucune loterie, donné à aucune quêteuse, donné aucune étrenne, aucun présent, jamais donné pour boire à qui que ce soit en sa vie.

1123 (636. I, f° 453 v°). — L’avarice se fortifie avec l’âge. C’est que nous voulons toujours jouir. Or, 1o dans la jeunesse nous pouvons jouir en dissipant, et, dans la vieillesse, nous ne pouvons jouir qu’en gardant.

1124 (637. I, f° 453 v°). — La dépense est une comparaison entre l’argent qu’on dépense (ou le prix de 13 ce que nous voudrions imaginer d’avoir pour notre plaisir) et la chose pour laquelle on dépense. Or, dans la vieillesse, peu de choses, en particulier, nous font plaisir.

1125 (2139. III, f ° 351 v°). — Un homme libéral 2o n’est pas celui qui achète beaucoup de médailles parce qu’il les aime ; c’est un homme qui dépense hors de ses goûts.

1126(1 117. II, f° 75 v°). — Il faut savoir le prix de l’argent : les prodigues ne le savent pas, et les =3 avares, encore moins.