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naissance et de son bien, parce que la vanité est sotte partout.

1106 (451. I, p. 391). —Je ne suis point étonné de voir les ambitieux se donner un air de modestie et

3 se défendre de l’ambition comme d’un vice honteux. Celui qui montreroit toute son ambition étonneroit tous ceux qui voudroient le servir. D’ailleurs, comme personne n’est assuré de réussir dans le chemin de la fortune, on se prépare la ressource de faire croire 1o qu’on l’a méprisée.

1107 (2231. III, f° 465 v°). — Les Ambitieux. — Leur ambition est comme l’horizon, qui va toujours devant eux.

1108 (1536. II, f° 240). —Je disois : « Ce n’est que 15 par ambition que la plupart des gens mentent : ils

veulent se rendre recommandables par le succès de quelque conte. »

1109* (1487. II, f°221 v°). — Ce qui fait que les gens

les plus sensés sont touchés des que l’on rend

1o uniquement à leurs dignités, c’est qu’ils sentent que leurs dignités exigent ces honneurs, et qu’ils s’imaginent aisément que, lorsqu’on ne les rend pas, c’est le défaut de la personne ; ce qui les humilie beaucoup.

1110 (85o. I, p. 542). — Je disois : «Pour n’être 2b pas déshonoré dans ce monde, il suffit de n’être qu’à demi sot et à demi fripon. >