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gens qui remportent des triomphes continuels sur la modestie des autres. (Insolents.)

1069 (844. I, p. 540). — Voici pourquoi nos ouvrages nous plaisent souverainement, indépendamment de l’amour-propre : c’est qu’ils tiennent à ï toutes nos autres idées et y sont analogues. Et la raison pourquoi ils ne nous plaisent plus tant après un certain temps, c’est qu’ils ne tiennent plus tant à nos autres idées et n’y sont pas si analogues.

1070(845. I, p. 540). — Quand on lit les livres, on 1o trouve les hommes meilleurs qu’ils ne sont, parce que chaque auteur, ne manquant point de vanité, cherche à faire croire qu’il est plus honnête homme qu’il n’est, en jugeant toujours en faveur de la vertu. Enfin, les auteurs sont des personnages de théâtre. 15

1071 (3o9. I, p. 329). — Les louanges sont un discours par lequel on cherche à faire paroître son esprit ou son bon naturel ; (ou bien) c’est une entreprise que l’on fait sur quelqu’un pour le décontenancer ou pour lui faire montrer son effronterie. 2o

La raillerie est un discours en faveur de son esprit contre son bon naturel ; il n’y a que la plaisanterie qui soit tolérable1.

1072* (768. I, p. 5o2). — Nous louons les gens à proportion de l’estime qu’ils ont pour nous. 25

1. Voyez page 41 S.