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on sent aisément ce dégoût, et l’on sent peu le bien. Mais, quand on est mal, on ne sent que ce mal. Le mal nouveau qui nous arrive ne se fait pas sentir non plus. De là vient qu’il n’y a pas de do5 mestiques, ni de sujets, qui aiment plus à changer de maître que ceux qui sont heureux.

1. Voyez I«f volume, page 24.

1008(33. I, p. 37). — Qui sont les gens heureux ? Les Dieux le savent : car ils voyent le cœur des philosophes, celui des roix et celui des bergers.

1o 1009*(1661. III, f° 12 v°). — Sur le Bonheur.— Le roi de Maroc a dans son sérail des femmes blanches, des femmes noires et des femmes jaunes. Le pauvre homme ! A peine a-t-il besoin d’une couleur ’.

1010*(1662. III, f ° 12 v°). — Sur le Bonheur.— 1 5 Un homme alla demander au duc d’Orléans de pouvoir porter un habit à brevet. «Je le veux, lui répondit-il, pourvu que votre tailleur y consente.» Il en est de même de toutes les choses que nous désirons ou que nous possédons dans la vie. Il y a 3o toujours quelque tailleur qui n’y consent pas.

1011 (477. I, p. 401). — J’ai ouï dire au cardinal

Imperiali : « Il n’y a point d’homme que la Fortune

ne vienne visiter une fois en sa vie. Mais, lorsqu’elle

ne le trouve pas prêt à la recevoir, elle entre par

ô la porte et passe par la fenêtre. >

1. Voyez la page 18 v°.