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9 (162o. II, f° 474). — Continuation de mes Réflexions. — Ce qui fait que je ne puis pas dire avoir passé une vie malheureuse, c’est que mon esprit a une certaine action qui lui fait faire comme un saut

5 pour passer d’un état de chagrin dans un autre état, et de faire un autre saut d’un état heureux à un autre état heureux.

10 (35o. I, p. 344). — Si je savois une chose utile à ma nation qui fût ruineuse à une autre, je ne la pro

10 poserois pas à mon prince, parce que je suis homme avant d’être François, (ou bien) parce que je suis nécessairement homme, et que je ne suis François que par hasard 1.

.11 (741.1, p. 492). — Si je savois quelque chose i5 qui me fût utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je la rejetterois de mon esprit. Si je savois quelque chose utile à ma famille, et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherois à l’oublier. Si je savois quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à 20 l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au Genre humain, je la regarderois comme un crime2.

12(595. I, f° 446 v°). —Je disois: t je souhaite avoir des manières simples, recevoir des services le 25 moins que je puis, et en faire le plus qu’il m’est possible. »

1. Voyez la page 492.

2. Voyez la page 344.