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756 (22o3. III, f° 463 v°). — L’utilité des académies est que, par elles, le savoir est plus propagé. Celui qui a fait quelque découverte ou trouvé quelque secret est porté à le publier, soit pour le consi

5 gner dans les archives, soit pour en recueillir la gloire et même augmenter sa fortune. Auparavant, les savants étoient plus secrets.

757 (791. I, p. 511). — A mesure que les princes ont trouvé des arts pour devenir maîtres de nos

10 secrets, par l’art d’ouvrir les lettres sans qu’on s’en aperçoive, nous avons trouvé l’art de publier les leurs par des façons plus secrètes d’imprimer.

758* (79. I, p. 71). — Vol des Oiseaux. — Il y a là trois choses à considérer: la pesanteur de leur

i5 corps, l’étendue de leurs ailes et la force du muscle qui pousse l’air. Il faut faire plusieurs observations pour plusieurs oiseaux; voir, en leur laissant autant d’ailes qu’il faut pour le vol, si l’étendue (ou diamètre) de l’aile est proportionnée à la pesanteur,

20 et quel rapport il y a avec la force du muscle: car, plus le muscle est fort, plus il agit sur l’air avec vitesse. Or, c’est cette vitesse qui fait la force: témoin la feuille de papier qu’une balle perce sans la faire mouvoir. Il y a, outre ce, l’habitude: car les

25 oiseaux non accoutumés à voler ne peuvent plus voler.

Or, ce qui fait que les hommes ne peuvent (je crois) parvenir à voler, c’est:

i° Leur grande pesanteur: ce qui demanderoit