Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/505

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans les parties de sable, où elles ne peuvent s’arrêter. Voilà pourquoi la pluie ne fait guère rien pour la végétation dans les terres sablonneuses.

Les pluies portent le sédiment dans les terres, et elles les déchargent des parties de sable qu’elles 5 entraînent dans la mer. Ces parties de sable, qui se déposent dans le lit des rivières, font que le sédiment qui reste dans l’eau ne s’y dépose pas et va à la mer. Les parties sablonneuses des rivières qui restent dans les lieux qu’elles inondent, s’y déposent Jo par leur pesanteur, et les parties de sédiment ne peuvent s’y déposer, le sable n’étant pas analogue. Voilà pourquoi les débordements sont nuisibles1.

Les terres voisines des rivières sont fécondes, parce que l’eau des rivières s’y communique par- i5 dessous les terres, et s’y filtre comme dans les tuyaux capillaires, et y dispose (sic) son sédiment.

Donc le sédiment vient de la mer, et le sable y retourne.

Il faut expérimenter si ce sédiment se mêle avec =° le sable : en mêler dans le vase où on aura mis du sable et de la terre.

Ceux qui disent que les sources viennent des pluies n’ont pas voyagé dans les pays des montagnes. Il ne faut pas prouver que l’eau qui tombe sur »5 la terre suffit pour faire les rivières. Il faut prouver

i. Je me trompe (je crois) sur les débordements des rivières. Expérimenté que les débordements détruisent les terres nouvellement labourées : elles emportent toute la graisse de la terre, et le sable s’y dépose à la place. Ils ne font point de mal (je crois) aux terres non labourées. Je ne crois pourtant pas qu’ils y fassent du bien. — Voir cela.