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612*(i261. II, Fin). — Ce ne sont pas seulement les lectures sérieuses qui sont utiles, mais aussi les agréables, y ayant un temps où on a besoin d’un délassement honnête. Les savants mêmes doivent être payés, par le plaisir, de leurs fatigues. Les 5 sciences mêmes gagnent à être traitées d’une manière délicate et avec goût. Il est donc bon que l’on écrive sur tous les sujets et de tous les styles. La philosophie ne doit point être isolée : elle a des rapports avec tout. 10

613*(12Ô3. II, F 112). — Cicéron divise l’honnête en quatre chefs : l’attachement aux sciences et la recherche de la vérité, le maintien de la société civile, la grandeur d’âme, et une certaine convenance d’actions, secundum ordinem et modum. ib

Il croit qu’un bon citoyen doit plutôt s’employer pour sa patrie, que de s’attacher à acquérir des connoissances. Mais il ne fait pas attention que les savants sont très utiles à leur patrie, et d’autant plus estimables qu’ils la servent presque toujours sans a0 intérêt, n’étant dédommagés de leurs peines, ni par les récompenses pécuniaires, ni par les dignités.

La seule différence qu’il y a (sic) entre les peuples policés et les peuples barbares, c’est que les uns se sont appliqués aux sciences ; les autres les ont abso- 25 lument négligées.

C’est peut-être à ces connoissances que nous avons, et que les peuples sauvages ignorent, que la plupart des nations doivent leur existence.

Si nous avions les mœurs des peuples de l’Aînérique,