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Louis XIII

Le roi Jacques avoit succédé aux états d’Élisabeth, et non pas à son autorité. De la dignité, sans force ; un grand nom, sans pouvoir : ce qui fait la plus triste condition qui soit au Monde. Élisabeth fut le 5 dernier monarque de l’Angleterre.

L’Italie, ayant renoncé au pouvoir militaire, comptoit sur sa politique contre les accidents, dans la balance du pouvoir : cherchant deux maîtres, de peur d’un ; travaillant à diviser les forces de l’Eu- 10 rope, comme elle avoit partagé les siennes. L’Espagne la divisoit par le Milanez et la tenoit, par un bout, par le royaume de Naples. Les États du Pape n’étoient de nulle considération pour une ligue : personne ne voulant s’allier avec des princes dont i5 l’imbécillité étoit successive, et qui ne faisoient espérer que quelques jours d’un âge où tout décline, jusqu’à la prudence, et où l’expérience laisse bien des difficultés et non pas des moyens, des défiances et non pas des résolutions. a0

Les Espagnols, maîtres de la Valteline, enfermoient l’Italie par les Alpes, par la mer. Ils pouvoient recevoir du secours par l’État de Gênes, qui étoit dans leur dépendance, à cause de celle où ils tenoient les particuliers ; ils alloient faire les Lom- 25 bards en Italie

Guerre de la Valteline.

Le Pape, qui n’a de puissance que par l’ostentation