Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/329

Cette page n’a pas encore été corrigée

délices ; les vrayes afflictions n’ennuyent jamais, parce qu’elles occupent beaucoup l’âme. C’est un plaisir, lorsqu’elles aiment à parler ; c’en est un, lorsqu’elles aiment à se taire, et c’en est un si grand qu’on ne peut distraire personne de sa dou- 5 leur sans lui causer une douleur plus vive.

Les plaisirs de la lecture, lorsque l’âme s’identifie dans les objets, avec les objets (sic) auxquels elle s’intéresse. Il y a tel amour dont la peinture a fait plus de plaisirs à ceux qui l’ont lu qu’à ceux qui 10 l’ont ressenti. Il y a peu de jardins si agréables qu’ils ayent fait plus de plaisir à ceux qui s’y promènent, qu’on [n’] en a trouvé dans les jardins d’Alcide.

L’âme est une ouvrière éternelle, qui travaille sans cesse pour elle. 25

Quant à la beauté des femmes, il y a peu d’hommes qui, lorsque ses (sic) passions sont tranquilles, ne sente plus de ravissement d’un beau portrait qu’à la vue de l’original.

XIV. SUR LA JALOUSIE. 20

j. 552(483.1, p. 4o4). — J’avois fait un ouvrage intitulé Histoire de la Jalousie ; je l’ai changé en un autre : Réflexions sur la Jalousie.

Voici les morceaux qui n’ont pu entrer dans le nouveau plan : 25

553 (484. I, p. 4o4). — Je suis bien aise, mon