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Vous êtes, Sire, le roi d’un peuple qui vous aime. Les monarques sont aisément adorés ; ils ne sont jamais si grands que quand ils sont aimés.

Cette paix que vous nous avez donnée, nous la chérissons pour elle-même, et parce qu’elle est un 5 de vos bienfaits. C’est le caractère de notre bonheur de ne pouvoir pas être séparé du vôtre. Nous regardons toutes vos vertus comme la plus grande faveur que le Ciel ait pu nous faire, et c’est un ravissement pour nous de voir dans votre personne le père de la 10 Patrie et le roi des François.

Madame, cette paix est aussi glorieuse pour le Roi, votre père, que triste pour des sujets fidèles qui, perdant des yeux leur monarque, ont cru voir la dissolution de leur monarchie. »5

Fille d’un roi si longtemps fameux par ses revers, épouse d’un monarque qui n’a vu que des prospérités, le Ciel vous a enfin choisie pour faire le bonheur de l’un, et pour combler celui de l’autre.

Monseigneur, nous espérons que, de tous les »o événements du glorieux règne du Roi, votre père, ce sera de celui de ce jour que vous vous ressouviendrez le mieux.

Mesdames, nous éprouvons combien il est difficile de jouir d’une satisfaction entière, lorsque nous J5 venons vous parler de notre joye : elle est troublée par nos regrets. Mesdames, toute l’Europe attend avec impatience cet âge où, peut-être loin de nous,