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447* (113. I, p. 107). — D’affreuses maladies, inconnues à nos pères, ont attaqué la Nature humaine jusque dans la source de la vie et des plaisirs1. On a vu les grandes familles d’Espagne, qui avoient échappé à tant de siècles, périr presque toutes de 5 nos jours : ravage que la guerre n’a point fait, et qui ne doit être attribué qu’à un mal trop commun pour être honteux, et qui n’est plus que funeste.

Les plaisirs et la santé sont devenus presqu’incompatibles. Les peines de l’amour, tant chantées * o par les anciens poètes, ne sont plus les rigueurs ou l’inconstance d’une maîtresse. Le temps a fait naître d’autres dangers, et l’Apollon de nos jours est moins le Dieu des vers que celui de la médecine.

448* (114.1, p. 108). — Homère n’a été théologien 1 s que pour être poëte.

449* (115.1, p. 108). — L’ouvrage divin de ce siècle, Télémaque, dans lequel Homère semble respirer, est une preuve sans réplique de l’excellence de cet ancien poëte.

a<> Je ne suis point du nombre de ceux qui regardent Homère comme le père et le maître de toutes les sciences. Cet éloge est ridicule en faveur de tout auteur ; mais il est absurde pour un poëte.

450* (116. I, p. 108). — M. de La Motte est un aS enchanteur, qui nous séduit par la force des charmes.

1. J’ai mis cela dans ma Différence des Génies.