Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/198

Cette page n’a pas encore été corrigée

de l’État, comme sa force, comme son âme, avec lequel (sic) tout peut vivre, sans lequel tout peut s’engourdir ; comment, en fait de gouvernement, le plus, c’est presque toujours le moins, et le moins, 5 presque toujours le plus ; comment les gens habiles, dans notre monarchie, ont vu ce qu’il falloit faire avant d’avoir vu ce qu’on pouvoit faire ; les raisons qui ont fait que cette monarchie a toujours vu croître sa prospérité ; celles qui pourroient faire que 10 cette prospérité seroit éternelle Mais je suis

332* (1924. III, f° 149 v°). — Il pourroit être que, dans les choses étrangères et éloignées, les ministres de la puissance exécutrice ne leur découvriroient que ce qu’ils voudroient, et avec les couleurs qu’ils * 5 voudroient. Il n’en étoit pas de même à Athènes, où, le Peuple se réservant, en quelque façon, la puissance exécutrice, les orateurs étoient toujours au fait des choses. Mais on n’en étoit guère mieux. Ici les déclamateurs seroient des dupes, et là ils étoient des fripons.

Un peuple pareil ne se calmeroit point par la guérison des maux actuels: il lui faudroit toute sorte de remèdes, de précaution contre ceux qu’il pourroit craindre1.

aS 333* (1892. III, f° 129). — Dans le spleen, on sent de la difficulté à porter son corps, comme on en auroit si l’on étoit obligé de porter le corps d’un autre.

1. Nota : Je n’ai point mis cela dans l’Esprit des Loix, dans les chapitres de l’Angleterre.