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Ajoutons que, bien qu’ils comprissent, outre un millier de courtes réflexions, des œuvres ou fragments d’œuvres de plus longue haleine, Montesquieu, lui-même, les désignait ordinairement sous le titre de Mes Pensées. Nous suivrons son exemple. En parlant des manuscrits que nous éditons, nous les appellerons tome I, II ou III des Pensées ou encore des Pensées (manuscrites) de Montesquieu.

II

Il serait fort difficile d’énumérer ici les divers sujets abordés par Montesquieu dans ses Pensées (manuscrites). Le grand curieux qu’il était s’intéressait plus ou moins à tout. Une seule branche des connaissances humaines semble lui être restée vraiment étrangère : les mathématiques; et visiblement il leur en voulait de ne pas lui être accessibles.

Cette lacune, bien entendu, n’empêche pas notre recueil d’être singulièrement mêlé. Aussi, dans une courte préface, ne peut-on le considérer que d’ensemble; en insistant, tout au plus, sur quelques points essentiels.

Nous ferons donc remarquer, d’abord, que le tome I" des Pensées ne fut commencé qu’à l’époque où l’Auteur renonça presque aux sciences physiques et naturelles, pour se consacrer de préférence aux études morales et politiques. De là vient que les sciences n’occupent qu’une place très restreinte dans les trois volumes dont nous éditons le texte. Il est même assez curieux de constater qu’on y chercherait vainement, sur deux mille deux cent et quelques articles, plus de douze à quinze ayant trait, peut-être, à Y Histoire de la Terre ancienne et moderne dont «M. de Montesquieu, président au Parlement de