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La Chine est située dans un climat où, comme nous le dirons, on est porté naturellement à l’obéissance servile. Ainsi, quoique les circonstances dont nous allons parler, eussent dû la conduire au principe du gouvernement républicain, elle ne fut point 5 une république.

La Chine est un gouvernement mêlé, qui tient beaucoup du despotisme, par le pouvoir immense du Prince ; un peu de la république, par la censure et une certaine vertu fondée sur l’amour et le res- 10 pect paternel ; de la monarchie, par des loix fixes et des tribunaux réglés, par un certain honneur attaché à la fermeté et au péril de dire la vérité. Ces trois choses bien tempérées et des circonstances tirées du physique du climat l’ont fait subsister ; i5 et, si la grandeur de l’Empire en a fait un gouvernement despotique, c’est peut-être le meilleur de tous.

Le huitième empereur de la deuxième dynastie réprime les peuples de la partie méridionale, qui 20 pilloient ses provinces. — Le Midi n’étoit donc pas soumis ’.

Le onzième empereur de la troisième dynastie: quelques nations du Midi séparées de la Chine par le fleuve Yang-Kiang ayant ravagé l’Empire furent »5 réprimées. — Les provinces du Midi n’étoient donc pas à l’Empire2.

Les empereurs de la troisième dynastie régnent assez sagement. C’est que les temps étoient difficiles ;

1. II» volume Politica, Du Halde, 126.

2. II9 volume Politica, page 13i.