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224* (1915. III, f° 147). — Article 60, page 41 : — Mauvaise foi de Tribonien d’avoir mis sous le titre De Legibus, la loi qui délivroit l’Empereur des loix caducaires, et une preuve qu’il n’étoit pas délivré de toutes les loix, c’est que Dion nous dit: « Quod 5 a Senatu veniam legis Voconiœ peteret. » Ainsi il donne, pour prouver que le Prince n’étoit pas soumis aux loix, une loi qui prouve qu’il l’étoit, puisqu’il en demande la dispense".

La loi Julia, sous Auguste, délivroit le Prince de 10 la gêne des loix de l’affranchissement.

225* (1720. III, f°45). — Monarque d’Orient, qui veut être heureux tout seul! Qui, tout seul, veut avoir du pouvoir, mais (sic) des plaisirs tout seul, souvent n’a pas de pouvoir, et jamais de plaisirs: 25 les plaisirs d’un moment et les dégoûts d’un jour. Malheureux, qui passe sa vie avec lui-même, parce qu’il veut que tout l’Univers passe sa vie avec lui ; qui vit dans le silence de tout ce qui l’entoure ; qui commande et ne peut parler ; qui cherche une aveu- a0 gle obéissance et trouve une affreuse solitude.

226* (i833. III, f° 100 v°). — Le Grand-Seigneur a coutume d’assister au Divan derrière une tapisserie. Par là, il ôte à ses sujets la liberté de penser dans la chose du Monde où il lui importe le plus qu’ils 23 soient libres, c’est-à-dire dans les délibérations de son conseil.

1. Voyez page 29.