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faisoient descendre, et, ensuite, retiroient l’échelle qui les avoit descendus. Ils les mettoient à mort à leur fantaisie. Lorsque le maître avoit été tué dans la maison, on menoit au supplice tous ses esclaves, coupables ou non, en quelque nombre qu’ils fussent. 5 Lorsqu’ils étoient malades ou vieux, ils les abandonnoient et les faisoient porter au temple d’Esculape. Ils les privoient de tous les sentiments naturels les plus chers: ils les privoient de la vertu de leurs femmes, de la chasteté de leurs filles, de la propriété 10 de leurs enfants.

Pourquoi dégrader une partie de la Nature humaine? Pourquoi se faire des ennemis naturels? Pourquoi diminuer le nombre de ses citoyens? Pourquoi en avoir qui ne seront retenus que par i5 la crainte?

Guerre servile! La plus juste qui ait jamais été entreprise, parce qu’elle vouloit empêcher le plus violent abus que l’on n’ (aie) ait jamais fait de la Nature humaine. îo

Malheur à tout législateur... Malheur à tout état...

Multiplication d’esclaves, multiplication de luxe.

Il ne faut pas que, dans un état, il y ait un corps de gens malheureux.

Gladiateurs et esclaves: marques de fidélité qu’ils 25 donnèrent.

Les Romains se croyoient dans un état de grandeur où ils n’avoient plus rien à espérer ni à craindre, lorsque trois choses inattendues les mirent en danger de périr. 30

Les Cimbres et les Teutons, ennemis inconnus,