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DESCRIPTION


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MÉMOIRE SUR LA CONSTITUTION


Le manuscrit est formé d’un cahier cousu de dix feuilles doubles et d’une feuille simple intercalée au commencement. La feuille simple est un billet (d’un M. de Brou [1]), au verso duquel Montesquieu a rédigé une page de son mémoire. Le manuscrit a vingt-cinq centimètres de haut sur dix-huit et demi de large. Quatre pages de la fin sont restées en blanc. Sur la dernière, on lit une note et une variante biffée.

Les pages des feuilles doubles portent les numéros 1 à 15. Celles qui sont pleines ont de dix-huit à vingt-trois lignes. La 15e page n’a qu’une ligne. Des marges de quatre centimètres et demi sont ménagées du côté du pli des feuilles.

Le Mémoire est, en partie, de la main de l’auteur, et, en partie, de celle du secrétaire auquel il dicta les Remarques sur certaines Objections. On y voit des ratures nombreuses.

Bien qu’il soit adressé au « Roi », le Mémoire sur la Constitution fut peut-être rédigé sous la Régence. On sait que Philippe d’Orléans voulut mettre un terme à l’agitation religieuse qu’avait fait naître la bulle Unigenitus. Le 7 octobre 1717, il édicta une déclaration semblable à celle que Montesquieu réclame dans l’écrit dont nous cherchons la date. Si le Mémoire était postérieur à 1717, l’auteur aurait mentionné, sans doute, une mesure antérieure et identique, prise dans le même dessein. Nous serions donc disposés à croire que l’ouvrage que nous publions précéda la déclaration du 7 octobre, s’il n’en donna point l’idée.

Cependant, il pourrait avoir été rédigé bien plus tard, à l’époque des refus de sacrements. Le manuscrit, qui a tout l’air d’un brouillon, est écrit, en partie, de la main du secrétaire auquel Montesquieu avait recours vers 1731. Tels passages qu’on trouvera à la page 228 et à la page 233 s’expliqueraient mieux dans cette hypothèse.

Il ne serait pas impossible — et l’aspect du manuscrit porterait à le croire — que Montesquieu eût repris vers 1752, et approprié à des circonstances nouvelles, un mémoire rédigé vers 1717.

  1. Texte en italiqueCe M. de Brou serait-il Paul-Esprit Feydeau de Brou, garde des sceaux en 1762 ?