Page:Montesquieu - Mélanges inédits, 1892.djvu/63

Cette page n’a pas encore été corrigée
LV
DES MANUSCRITS


de certains passages que les quatre premières ont été rédigées un peu avant, et la cinquième, aussitôt après. Nous jugeons, du moins, périlleux de tirer une conséquence si précise de ce qui peut n’être qu’un artifice de composition.


IX


REMARQUES SUR CERTAINES OBJECTIONS


Le manuscrit est formé de deux cahiers non cousus : l’un de trois, l’autre de sept feuilles doubles. Il a vingt-trois centimètres de haut sur vingt et un centimètres et demi de large. La seconde page et les neuf dernières sont restées en blanc.

La première feuille sert de couverture et de titre. Les vingt-neuf pages suivantes sont écrites et numérotées. Celles qui sont pleines ont de vingt à vingt-quatre lignes. Une marge de quatre centimètres et demi a été ménagée du côté du pli des feuilles. Les notes, sauf une, y sont insérées.

L’écriture est de grosseur moyenne, un peu penchée et lourde. C’est celle d’un secrétaire. Aux pages 3, 12 et 22, il a laissé des blancs, destinés, sans doute, à des additions qui n’ont pas été faites. Dans un autre blanc, réservé à la page 10, Montesquieu a écrit lui-même une note de six lignes. Plusieurs passages du manuscrit sont biffés simplement, tandis que d’autres sont surchargés.

Ajoutons que le titre exact des Remarques est : Remarques sur dès (sic) certaines Objections que m'a faites un Homme qui m’a traduit mes Romains en Angleterre. Ce titre est précédé, sur la couverture, du mot : « Relire. » Il y est suivi d’une note biffée : « De la main de Montesquieu. »

Il nous semble que le sérieux, la probité scientifique de Montesquieu éclatent dans cet examen des objections qu’un inconnu lui avait faites. L’ouvrage ne peut être antérieur à 1751. C’est à cette date, en effet, que parut, à Edimbourg, la traduction anglaise des Romains, dont il y est question. Les passages de l'Esprit des Lois que l’auteur crut devoir modifier sont, d’ailleurs, imprimés sans changements dans les éditions publiées du vivant de l'auteur, au moins dans celles que nous avons pu nous procurer et consulter à loisir.