entière. Nous n’avons pas, du reste, le premier jet de l’auteur, au moins pour toutes les parties. On distingue sur l’onglet
de la page 11, par exemple, des bouts de lignes appartenant à une rédaction antérieure.
Il suffit de rapprocher le jugement porté sur Richelieu dans les Réflexions de celui qui se trouve dans le traité De la Politique [1] , pour reconnaître que les deux ouvrages appartiennent à des époques très différentes de la vie de Montesquieu. Après ses voyages à l’étranger, l’écrivain politique prit, en lui, le dessus sur le moraliste, sans qu’il renonçât à ces analyses psychologiques qui donnent à ses théories une solidité incomparable. C’est alors qu’il dut rédiger ses Réflexions, où l’on rencontre plus d’une idée générale, reproduite dans l'Esprit des Lois [2], quelquefois avec une ampleur et un éclat moindres.
Le manuscrit est formé d’un cahier de six feuilles doubles, rattachées les unes aux autres au moyen de deux rubans blancs. Il a vingt-quatre centimètres et demi de haut sur dix-huit et demi de large. La seconde page et les douze dernières sont restées en blanc, ou plutôt ne portent que des numéros surchargés.
La première feuille sert de couverture et de titre. Les dix pages suivantes sont écrites et numérotées. Celles qui sont pleines ont jusqu’à vingt-trois lignes. Une marge de trois centimètres et demi y est ménagée du côté du pli des feuilles.
L’écriture est très nette et légèrement penchée. C’est celle d’un secrétaire. Les lignes descendent un peu de gauche à droite. Sur la couverture, on lit, outre le titre : Lettres de Xénocrate à Phérès, ces mots : Bonne copie. A peine relève-t-on dans le texte sept à huit corrections de détail.
Les Lettres de Xénocrate ont dû être composées au moment de la mort du Régent. Il serait probablement excessif d’induire
