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DESCRIPTION


haut sur vingt-cinq centimètres de large. La seconde moitié de tous les cinq est restée en blanc. Il en est de même de la page 16 du dernier cahier.

Chaque cahier a une série particulière de numéros ; mais les pages impaires seules sont cotées. Les pages pleines ont de dix-huit à vingt lignes, fort courtes d’ailleurs. En effet, la moitié de chaque feuille est restée en blanc, du côté du pli, et forme marge. On y lit des corrections, des variantes et des notes.

L’écriture est assez grosse, distincte et courante. C’est celle d’un copiste. Montesquieu n’a ajouté, de sa main, que quelques mots ou quelques phrases dans les marges et sur le morceau de papier qui est fixé à la page I du quatrième cahier.

Les cinq cahiers correspondent aux cinq parties de l’ouvrage. Le quatrième est intitulé, par erreur ou pour une autre cause : « Troisième partie ».

Au commencement de chacun des autres cahiers était écrite une même note, qui a été biffée soigneusement. Mais, à la première page du manuscrit tout entier, on lit encore les observations que voici :

« Montesquieu était fort jeune lorsqu’il écrivit cet ouvrage ; il ne le trouva pas digne d’être imprimé. »

« Il n’y a qu’une seule petite feuille, cachetée dans intérieur, qui soit de sa main. Ceci est dans la troisième partie. »

Bien que le manuscrit soit généralement très propre, on y remarque des corrections importantes et des alinéas complètement biffés. Le préambule est récrit d’un bout à l’autre, entre les lignes. Il y a deux commencements pour la première partie, la deuxième et la quatrième.

Comme il était question du « Mississipi » dans la première rédaction de l'Histoire véritable, elle devait être postérieure au système de Law. Mais, comme elle a été soumise à J.-J. Bel, conseiller au Parlement de Bordeaux, mort le 15 août 1738, elle était sûrement antérieure à cette date. La différence de ton qu’on relève entre les premières parties et la dernière, nous permet aussi de croire que Montesquieu composa la fin de l’ouvrage alors que son génie subissait la transformation par laquelle l'auteur des Lettres persanes devint celui de l'Esprit des Lois, Le philosophe grec — Aristote ne l’eût pas renié — qui, dans l'Histoire véritable, parcourt divers pays, se fixe quelque temps en Égypte et y acquiert de la réputation, n’aurait-il pas été reçu, le 20 février 1730, membre de la Société royale de Londres ?