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XL
INTRODUCTION

La perte d’une partie des trésors qu’il conservait causa de tels regrets au baron de Montesquieu qu’il n’osa plus exposer, entre des mains étrangères, les précieux manuscrits de La Brède. Il ne renouvela pas la tentative de publication qu’il avait voulu faire avec J. Lainé et Aimé Martin. Il se contenta d’enrichir la bibliothèque du Président et de rechercher les documents qui intéressaient celui-ci, laissant à ses fils le soin de faire paraître les œuvres inédites de leur illustre aïeul.

Avant de s’occuper de cette publication, MM. de Montesquieu s’efforcèrent de réparer les pertes que de fâcheuses circonstances avaient occasionnées. Ils augmentèrent peu à peu la collection des papiers du Président, en y joignant toutes les lettres ou pièces diverses qu’ils purent acquérir.

C’est ainsi que le petit volume des Réflexions sur la Monarchie universelle en Europe, acheté après la mort d’Aimé Martin, par Téchener, et resté dans la bibliothèque de ce libraire de 1S47 à 1886, a été acquis par M. le baron de Montesquieu. Le manuscrit sur les Richesses d'Espagne, qui dut aller à Paris avec les Réflexions, n’a pas été retrouvé ; heureusement la substance en est en partie reproduite dans les écrits connus de l’auteur. Enfin, les héritiers de J. Laine, sur la demande de M. de Montesquieu, lui ont remis un volume de Pensées et quelques dossiers des matériaux de l'Esprit des Lois, volume et dossiers qu’ils ont pu découvrir avant de quitter Saucats, parmi les papiers de l’ancien ministre.

Le 18 janvier 1889, les descendants de Montesquieu