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XXXIX
HISTOIRE DES MANUSCRITS


l’heure même de leur inspiration. Oh ! vous pouvez être bien heureux, et ce qui me plaît, c’est que ce bonheur ne dépend que de vous ! »

Lainé lut les manuscrits. Quelques-uns portent en marge des notes qu’il y a mises d’une main discrète. Il semble avoir voulu grouper par genre et dans l’ordre alphabétique, les Pensées de Montesquieu. Il ne put achever ce travail : les charges de sa vie politique et la maladie l’en empêchèrent. Il mourut en décembre 1835.

Le baron de Montesquieu désirait, cependant, que la publication entreprise par Lainé fût achevée. Aimé Martin se chargeant de ce soin, le frère de l’ancien ministre lui confia les manuscrits inédits.

Au moment où cette communication fut faite. Honorat Lainé écrivit sur une feuille que l’on conserve encore : « Le 30 juin 1836, il a été remis à M. Aimé Martin : Réflexions sur la Monarchie en Europe, imprimé, comme épreuve, par Montesquieu, et deux vieux manuscrits sur les richesses en Espagne, par Montesquieu. » Puis, au-dessous de cette mention, il ajouta : « Je garde les Extraits de Montesquieu. »

Un an après, il réclamait avec insistance à Aimé Martin les papiers qu’il lui avait confiés. Mais l’emprunteur était malade. Il répondit qu’il achèverait son travail, aussitôt qu’il serait rétabli, et renverrait les manuscrits, dont il n’aurait plus besoin.

Aimé Martin et Honorat Lainé moururent avant d’avoir pu remettre dans les archives du château de La Brède les papiers qu’ils avaient reçus, et dont quelques-uns s’égarèrent.