Page:Montesquieu - Mélanges inédits, 1892.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée
XXXVIII
INTRODUCTION


des manuscrits du château de La Brède, lorsque M. de Montesquieu lui écrivit encore d’Agen :

« Puisque M. Aimé Martin veut bien se charger d’examiner les manuscrits, et que vous avez la complaisance de vous charger du transport à Paris, j’attendrai, Monsieur, que nous soyons assez heureux pour vous avoir à Saucats. »

Les manuscrits furent-ils envoyés alors à Paris ? Cela est vraisemblable. Une partie dut être emportée par J. Lainé, qui écrivait le 1er end juin 1831 : «  Dans peu de jours, Monsieur, j’irai vous demander à lire les manuscrits ; les autres sont près de moi, et nous en causerons un jour sérieusement. »

Suivant le désir de la famille de Montesquieu, J. Lainé méditait d’entreprendre la publication des manuscrits inédits dont il avait autrefois entretenu Servan. A quelque temps de là, Aimé Martin lui rappelait ainsi ses projets :

« Je voudrais bien vous voir reprendre vos études sur Montesquieu. Ce travail-là, loin de vous fatiguer, vous serait une agréable distraction. Il vous rendrait la santé, sinon la gaieté, et le public profiterait de tous les trésors de votre expérience et de votre science. Quel bonheur pour vous ! Quelles journées d’enchantement ! Là, à côté du château de Montesquieu, je rêve son commentateur. Vous iriez de temps à autre demander quelques inspirations à cette chambre qui garde son souvenir, à ces jambages de cheminée qui gardent son empreinte, à cette forêt dont il a vu les arbres, à ses manuscrits que vous possédez, et qui vous rendent ses pensées à