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XXXVII
HISTOIRE DES MANUSCRITS

Le Préfet de la Gironde s’empressa de communiquer au baron de Montesquieu cette bonne nouvelle, en lui assurant qu’il lui transmettrait les précieux papiers dès qu’il les recevrait.

Les manuscrits une fois rentrés au château de La Brède, le baron écrivit à J. Lainé, le 1er end juin 1828 :

« Quand il vous conviendra, Monsieur, de parcourir les manuscrits dans vos moments de repos..., je les ferai porter chez vous.  »

Le baron de Montesquieu était alors âgé de trente et un ans. J. Lainé, qui avait le double de son âge, s’était activement occupé des affaires de la famille pendant et après la Révolution. Quand il avait des loisirs, l’ancien ministre de Louis XVIII se reposait à Saucats, dans sa propriété de Laguloup ; mais il habitait Paris d’ordinaire.

Le 8 septembre 1828, une nouvelle lettre, sur le même sujet, était adressée à Honorat Lainé, frère de l’ancien ministre :

« Je n’ai pas, y disait M. de Montesquieu, envoyé à monsieur votre frère les manuscrits de La Brède, craignant qu’un aussi grand nombre ne l’incommodât. Je l’aurais fait. Mais, le lui ayant offert, il me répondit qu’il les visiterait à Saucats. J’ai craint une indiscrétion en les lui faisant parvenir. Je désirerais, cependant, qu’avec l’ensemble il pût ramasser assez de matériaux pour faire une nouvelle édition, ou un petit ouvrage séparé, si c’était jugé plus convenable. »

Les exigences de la vie publique n’avaient pas permis à J. Lainé de se livrer à un examen attentif