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XXXI
HISTOIRE DES MANUSCRITS

» J'ai donc lieu d’espérer que vous accueillerez ma demande et me ferez mettre en possession de l’héritage de mon aïeul.

» Avide de tous les genres de gloire, la générosité doit être aussi votre partage.

» MONTESQUIEU. »

Prêt à partir, le baron n’attendait plus à Londres qu’un passeport pour rentrer en France conformément à la loi. Il écrivit au troisième consul Lebrun, à M. Nairac, député de la Gironde, et à J. Lainé, les remerciant des services qu’ils lui rendaient en cette circonstance.

En effet, le 5 décembre 1801, il put annoncer de Paris, à Joseph-Cyrille, l’heureux résultat de ses démarches :

« J’ai été admis hier à l’audience du Premier Consul. Il m’a fait sentir que le nom de Montesquieu avoit levé tous les obstacles, et je ne puis que me louer de la manière dont il m’a parlé. » Dans une autre lettre, revenant sur cette entrevue, Charles- Louis écrivait :

« Si le Premier Consul a prononcé ma radiation de la liste des émigrés, c’est à notre grand- père, c’est à son génie, que le Premier Consul a voulu payer, en quelque sorte, ce tribut. »

Nulle part on ne trouve aucune trace de propositions d’échange des manuscrits inédits contre les propriétés sous séquestre. Le nom de Montesquieu avait suffi.

Au lendemain de la Révolution que l’illustre écri-