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INTRODUCTION


moins utile à ses intérêts, par le privilège qu’on lui conférerait pour la publication des manuscrits.

Le 23 juillet 1801, Joseph-Cyrille prévint le préfet de la Gironde que le directeur de la régie des Domaines ordonnait à ses agents de faire procéder à la vente des propriétés provenant de la succession de J.-B. de Secondat et de son épouse. Par l’entremise du consul Lebrun, un nouveau sursis fut accordé.

Dès que la paix avec l’Angleterre fut conclue, Charles-Louis se prépara à revenir en France pour entreprendre les démarches que lui seul pouvait faire. J. Lainé le recommanda à l'avance aux personnes qui pouvaient lui être utiles dans ses diverses étapes. Il écrivit, par exemple, le 5 août 1801, à M. Albert, homme de loi à Angoulême, le prévenant que le petit-fils de Montesquieu se rendait à Paris pour conserver « un héritage, honneur de la Gironde et de la France ». Deux jours après, il adressait une lettre semblable à M. Fromentin, de Poitiers.

Quant à Charles-Louis, avant d’entreprendre son voyage de retour, il demanda au Premier Consul, par requête en date du 30 octobre 1801, sa radiation de la liste des émigrés :


» Citoyen Consul,

» Admirateur du génie de Montesquieu, vous permettez à son petit-fils de s’adresser directement à vous pour demander son élimination ; et celui que ses victoires a rendu redoutable à l’Europe est, au sein de la paix, le protecteur des sciences, qu’il a toujours cultivées.