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XXIX
HISTOIRE DES MANUSCRITS


qu’il prenait sur lui de surseoir, pendant un mois, à l’exécution de l’arrêté des Consuls.

Mme Nairac, femme d’un député, informa alors Charles-Louis que, s’il consentait à l’impression des manuscrits de son grand-père, l’éditeur Bernard ferait les démarches nécessaires pour le faire effacer de la liste des émigrés et lui faire rendre ses biens. Le petit-fils de Montesquieu répondit à Bernard qu’aux conditions indiquées, il lui remettrait les manuscrits gratis. Il écrivit même à son cousin pour lui annoncer cette nouvelle, et pour le remercier d’avoir fait usage des pouvoirs qu’il lui avait donnés dans le but d’obtenir sa radiation.

Cependant, le maire de la municipalité du troisième arrondissement de Bordeaux, Letellier fils, ordonna, le 20 mars 1801, d’apposer de nouveau le séquestre sur les biens provenant de la succession de la veuve de Secondât et décida que les objets faisant partie de la bibliothèque, ou susceptibles d’être conservés, seraient transportés au Muséum de Bordeaux.

A cette nouvelle, Charles-Louis comprit que les affaires ne marchaient pas comme il le souhaitait, et engagea son cousin à accepter le partage avec la Nation, en confiant les manuscrits de Montesquieu à l’éditeur Bernard.

Faisons observer ici qu’il n’a jamais été question de donner ces papiers au Gouvernement en échange des biens séquestrés. Il ne s’agissait que d’une affaire particulière, traitée avec un éditeur. Celui-ci comptait sur ses relations politiques pour obtenir un résultat favorable aux descendants de Montesquieu, mais non