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XXVII
HISTOIRE DES MANUSCRITS

Le 16 janvier 1801, il communiqua à son cousin les propositions du libraire Bernard, l’un des éditeurs des Œuvres de Montesquieu publiées en 1796, qui désirait continuer cette publication à l’aide des manuscrits inédits.

Charles-Louis compléta sa précédente lettre le 20 janvier 1801 :

» Vous avez dû recevoir, mon cher ami, les instructions que je vous ai fait passer relativement à ma radiation. Je ne pourrai jamais me décider à venir en France avant la paix.

» J’ai écrit au libraire Bernard que, si l’on faisoit ce que je demandois pour vous, je consentirois à l’impression des manuscrits, comme un témoignage de ma reconnaissance. Je vous le répète encore : faites-vous mettre en possession, si vous le pouvez ; c’est tout ce que je désire. Garret vous dira quelles sont mes intentions à votre égard. Sauvez, en même temps, tout ce que vous pourrez de la fortune de ma mère, et faites entrer cette clause, s’il est possible, dans le consentement à l’impression des manuscrits ; car (je vous le répète) je n’ai aucune envie de rentrer avant la paix générale.

» Arrangez cela avec notre ami Darcet. Je lui ai écrit deux fois à ce sujet. Mes lettres sont claires, précises, et ne peuvent donner mauvaise opinion de moi à ceux qui les liront, quelle que puisse être leur façon de penser.

» J’aime à agir avec droiture, et je ne fais pas assez de cas des biens passagers de ce monde pour les acheter plus cher qu’ils ne valent. J’ai été élevé par