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XXV
HISTOIRE DES MANUSCRITS


déclare vouloir laisser à la famille de Joseph-Cyrille. Marié, en 1795, à Mary-Anne Mac Geoghegan-O’Neill, il résidait près de Cantorbéry, à Bridge -Hall, et jouissait d’une grande fortune ; mais il n’avait point d’enfants.

Le désir de Charles-Louis n’était pas facile à satisfaire. D’après les lois révolutionnaires, il ne pouvait posséder de propriété en France, et, ses biens devant être vendus au profit de la Nation, il n’avait pas le droit de les transmettre. Joseph-Cyrille ne parvint à en empêcher la vente qu’avec l’aide des admirateurs de Montesquieu.

Le séquestre mis sur la succession de J.-B. de Secondat n’était pas encore levé, lorsque, le 9 novembre 1798, les administrateurs du Domaine national firent le partage entre la Nation et les héritiers naturels du fils de Montesquieu.

Pour obtenir la remise de ses biens, Charles-Louis aurait dû se faire rayer de la liste des émigrés. Mais il ne voulait se rendre en France que lorsque la paix serait conclue avec l’Angleterre. Il engagea, en attendant, son cousin à se faire mettre en possession, en son lieu et place.

A ce sujet, il écrivit à Darcet, le 15 décembre 1800, en ces termes :

« J’ai appris avec grand plaisir, mon cher Darcet, que le temps n’avoit pas diminué l’intérêt que vous preniez à moi, et je puis vous assurer que cet intérêt est bien réciproque, car j’ai toujours demandé de vos nouvelles avec empressement, toutes les fois que l’occasion s’en est présentée.