Page:Montesquieu - Mélanges inédits, 1892.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée
XXIV
INTRODUCTION


que celle de l'Amérique, où l'on n’a trouvé que de l’or et la v.....

» Si l'édition de ces manuscrits, Monsieur, est confiée à une main qui sait écrire, comme la vôtre, l’éditeur sera digne de l’ouvrage. Ce que j’ose vous demander, Monsieur, comme une sorte de prix de mes sentiments, c’est d’être un des premiers avertis de la publication de ces ouvrages. Si l’on fait quelque part et avec quelqu’un la conversation après la mort, je serai bientôt à portée de donner à Montesquieu des nouvelles de ses œuvres posthumes. Mais je ne lui raconterai point les malheurs de sa famille et les crimes de ses compatriotes. Il ne les croiroit pas. »

Sous la Terreur, le nom de Montesquieu avait déjà sauvé les biens de son fils. Il allait les sauver encore en faveur de ses deux petits-fils : Charles- Louis, fils de Jean-Baptiste de Secondat, et Joseph-Cyrille, fils de Godefroy de Secondât et de Josèphe-Denise.

L’intéressante correspondance de ces deux petits-fils fait connaître, pour une période de trente ans, le sort des manuscrits inédits de leur aïeul.

La première lettre, adressée par Charles-Louis à son cousin, est datée de Bridge-Hall, 26 juillet 1796. Il l’y remercie de tous les soins qu’il a donnés à son malheureux père, et de ceux qu’il donne à sa mère. La crainte de compromettre les personnes auxquelles il aurait pu écrire a causé son silence ; il n’avait pas songé à s’adresser au général Washington, pour faire donner des nouvelles à sa famille, dont il ne savait rien depuis plus de quinze mois. Il rend grâce des mesures prises pour sauvegarder ses biens, qu’il