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MONTESQUIEU

aussi, comme celle de toutes les autres denrées ou marchandises. Par exemple, nos colonies françoises consomment à présent huit à dix mille tonneaux de vin et n’en consommoient pas, il y a cinquante ans, la sixième partie.

Second Principe.

Les étrangers donnent aux vins de France la préférence sur ceux des autres pays.

Troisième Principe.

De tous les vins de France, ceux de la généralité de Guyenne sont ceux qui conviennent le mieux aux étrangers.

Ce principe se prouve, comme l’autre, par l’expérience.

Quatrième Principe.

Les étrangers tirent plus de vingt sortes de vins de la Guyenne pour différentes destinations. Il faut, pour les Anglois, des vins noirs, et qui, en même temps, aient beaucoup de force et d’agrément ; il leur faut aussi des vins blancs, qui aient un feu extraordinaire, et qui approchent du vin de Canarie ; d’autres vins blancs, qui ne se distinguent que par une certaine sève, et moins forts. Il faut aux Hollandois des vins blancs très doux, de moins doux, et d’autres qui ne le soient point. Les peuples du Nord veulent des vins rouges, noirs et rudes, et des petits