Page:Montesquieu - Mélanges inédits, 1892.djvu/303

Cette page n’a pas encore été corrigée
MÉMOIRE


SUR LES

DETTES DE L’ÉTAT

_____


Votre Altesse Royale, qui travaille si efficacement à la réparation du mal qu’elle n’a point fait, a permis à tous les particuliers de lui donner les avis qu’ils jugeroient les plus convenables pour le bien du royaume.

Par la taxe des gens d’affaires que l’on médite, l’État sera plutôt vengé que soulagé. Ce qui s’est passé sous le règne du feu Roi et de ses prédécesseurs à cette occasion est une preuve que ces sortes de moyens peuvent bien, pour un moment, suspendre les larmes des peuples, et jamais leurs malheurs.

Tout se réduit à deux points : de soulager le Roi de ses dettes, et les sujets de la plus grande partie des impositions.

Pour parvenir à ces deux fins, il y a deux voies également simples : celle de réduction, et celle de rachat.

La réduction doit être juste et proportionnelle.

Pour cela, il faudroit donner un édit par lequel