donnant des détails sur la beauté de cette publication,
et en ajoutant :
» Nous aurions désiré pouvoir recueillir tous les manuscrits de ce génie sublime. MM. Grégoire et Latapie s’occupent de cette recherche. Vous auriez pu, Madame, y concourir probablement avec le plus grand succès. On assure qu’il existe encore : 1° Un voyage en Hongrie et Italie ; 2° deux volumes intitulés : Mes Pensées ; 3° une suite aux Lettres Persanes ; 4° un recueil de matériaux de l'Esprit des Lois en six volumes ; 5° un manuscrit intitulé : Le Prince. Seroit-il possible que tout cela fût perdu ? Je n’ose le penser. Votre juste tendresse pour la mémoire de l’auteur immortel de l'Esprit des Lois aura sans doute l’heureux pouvoir de rendre à la société un si précieux héritage. Nous serions flattés de le joindre à l’édition que nous lui destinons. Le premier volume paroîtra en frimaire prochain ; les autres trois, tous les trois mois. »
Le 10 février et le 2 mars 1796, Plassan, Régent-Bernard et Grégoire, éditeurs des Œuvres de Montesquieu, présentaient au Corps législatif les beaux volumes in-4o qu’ils venaient de publier ; mais ils n’avaient pas reçu communication des manuscrits inédits de Montesquieu que possédaient ses descendants.
C’étaient des amis de la famille qui gardaient alors les manuscrits, que J.-B. de Secondat leur avait confiés avant de mourir. Propriétaires à Saucats du domaine de Laguloup, situé non loin du château de La Brède, Joachim Lainé, le futur ministre de